Équité, diversité et inclusion
Déclaration d’engagement en matière d’équité de la Revue de droit de McGill
Introduction
La déclaration d’engagement en matière d’équité de la Revue de droit de McGill reflète l’engagement qu’a la Revue envers l’équité, la diversité et l’inclusion (« EDI »), et ce, dans toutes les activités qu’elle entreprend.
Chaque année, un certain nombre de rédacteur·rices et de gestionnaires de la Revue font partie du comité EDI, qui cherche à promouvoir un environnement favorisant l’équité et l’inclusion au sein de la Revue et du monde académique juridique. Cela s’est traduit, notamment, par la mise en place d’événements spéciaux visant à promouvoir la diversité des intervenants, la création de sessions de formation sur l’EDI dédiées à nos rédacteur·rices et, plus récemment, en collaboration avec le Conseil exécutif de la Revue, la publication de notre déclaration d’engagement en matière d’équité.
Ces initiatives visent à développer, soutenir et mettre en œuvre des initiatives en matière de recrutement et de publication académique, afin de garantir la qualité de la recherche, de remédier aux inégalités historiques et de mieux refléter la diversité de la société juridique à laquelle notre Revue est destinée. La Revue met l’accent à la fois sur l’introspection de notre propre représentation et notre propre histoire – ce qui nécessite une approche proactive qui élève et défend plutôt que de réagir ou de symboliser – et sur un engagement en faveur de l’inclusion thématique et démographique dans l’ensemble du monde universitaire du droit. Cette déclaration d’engagement en matière d’équité reflète les approches passées et émergentes en matière d’équité, et souligne l’importance de comprendre comment certains groupes ont été exclus dans ces deux contextes, en communiquant et en soulignant pourquoi l’inclusion ciblée est si importante de nos jours.
Le passé et le présent : contexte et réflexion
La Revue s’engage à adopter une approche proactive et réfléchie en matière d’inclusion équitable. Pour cette raison, nous avons commencé par réfléchir à l’histoire d’exclusion – passée et continue – de la Revue envers des membres de certains groupes spécifiques.
Par exemple, bien que les femmes fassent partie du l’équipe exécutive de la Revue depuis son premier volume en 1952, il aura fallu 20 ans pour que le Conseil exécutif élise une rédactrice en chef : Me. Laura Falk Scott, dans le volume 21, alors que seulement neuf femmes avaient occupé des postes de direction avant elle. Il faudra attendre une autre décennie avant que la Revue ne connaisse une plus grande diversité raciale et ethnique, à l’image de la diversification plus large de la Faculté de droit de l’Université McGill. À ce jour, moins de 10 rédacteur·rices en chef ont été des personnes de couleur. Le volume 68 de 2022 a d’ailleurs été marqué par l’élection de la première rédactrice en chef noire de la Revue, Mme Ommu-Kulsoom Abdul-Rahman. Ainsi, il n’est certainement pas exagéré d’affirmer qu’en plus d’être le résultat de l’inaction de la Revue elle-même, cette diversité limitée est également due aux décennies d’inégalité au sein du Canada et de la loi en place. Cette réalité affecte également l’inclusion d’autres groupes, tels que les membres de la communauté 2SLGBTQI+ et les personnes handicapées.
Nous souhaitons également reconnaître qu’au fur et à mesure que notre revue s’est diversifiée, elle a activement contribué à des initiatives qui favorisent une meilleure compréhension de l’inclusion équitable dans le droit. Me. Scott a notamment publié la première édition spéciale de la Revue sur « La femme et le droit au Canada », une initiative qui a été novatrice pour les publications juridiques dirigées par des étudiant.es. Depuis le volume 60, parallèlement à la diversité croissante de notre Comité éditorial, la Revue a publié d’importants travaux académiques traitant de questions juridiques touchant des membres de divers groupes, y compris le fameux discours du Professeur John Borrows intitulé « Creating an Indigenous Legal Community » (2005) dans le volume 50. (Le discours du Professeur Borrows a notamment été cité par la Cour suprême du Canada dans l’affaire R. c. Desautel, soulignant l’importance des perspectives autochtones dans l’interprétation des droits ancestraux en vertu de l’article 35(1) de la Loi constitutionnelle de 1982).
Nous pointons ces initiatives non pas pour nous vanter, mais pour souligner, à juste titre, le mérite des membres de la Revue qui ont fait d’énormes efforts pour en faire un espace plus inclusif. En nous appuyant sur ces jalons, nous continuons à nous tourner vers l’avenir en élaborant plusieurs buts, principes/objectifs et initiatives pour préserver le rôle prioritaire que nous accordons à l’EDI au sein de la Revue.
Vers l’avenir: nos cibles
La Revue s’engage à promouvoir l’EDI à l’interne et dans le domaine académique juridique en reflétant la diversité croissante au Canada et dans le domaine juridique. Étant donné que la Revue opère sur les territoires non cédés de la nation Kanien’kéha, notre conception de l’EDI s’inscrit dans un engagement en faveur de la vérité et de la réconciliation, définies par le résumé du rapport final de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada comme cherchant « à établir et à maintenir une relation de respect réciproque entre les peuples autochtones et non autochtones dans ce pays ». Pour construire cette relation, la Revue s’emploie activement à conserver et à recadrer ses projets/publications en interrogeant ses processus existants avec l’aide généreuse de conseillers autochtones, de membres de la communauté et de gardiens du savoir.
En outre, nous prenons au sérieux notre responsabilité, en tant que publication juridique établie, de soutenir l’égalité réelle dans le domaine universitaire juridique en garantissant des opportunités de publication équitables pour un large échantillon de travaux académiques provenant d’un éventail diversifié d’universitaires. La recherche juridique est enrichie par une interaction diversifiée d’idées et d’expériences de vie, y compris celles fondées sur l’identité, notamment le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la race, l’indigénéité, la religion, la langue maternelle, le handicap, la grossesse ou le statut/responsabilité parental(e), l’âge et l’étape de la carrière. Nous nous engageons donc à faire entendre des voix historiquement sous-représentées aux côtés de perspectives plus traditionnelles dans les textes que nous publions, les événements que nous organisons et les rédacteur·rices et conseillers que nous recrutons.
Additionnellement, compte tenu de la portée de la Revue, nous sommes conscients les perspectives de carrière qu’elle peut ouvrir aux membres de groupes qui ont été historiquement exclus du milieu universitaire juridique. Notre objectif est donc de rendre les opportunités que nous offrons équitablement inclusives, reflétant ainsi notre engagement en faveur de l’excellence de la recherche inclusive dans le domaine juridique dans son ensemble.
Vers l’avenir : nos principes et objectifs concrets
Tout en œuvrant à réaliser les objectifs indiqués ci-dessus, la Revue s’engage également à :
- Assurer une excellence inclusive dans la recherche et la publication au sein de la Revue – ainsi que dans le milieu universitaire juridique canadien dans son ensemble – par l’inclusion active de voix et de perspectives diverses au sein de la Revue et dans l’ensemble de la communauté universitaire juridique;
- Maintenir les normes de comportement éthique en matière de publication, ce qui comprend (mais qui ne se limite pas à) l’évaluation anonyme par les pairs;
- Rester conscient des données démographiques des auteurs publiés et des rédacteur·rices recrutés pour solliciter activement des soumissions et des candidats lorsque la Revue ne parvient pas à refléter la diversité du domaine juridique canadien ;
- S’attaquer aux biais inconscients et aux inégalités existantes dans les processus de la Revue en sollicitant les commentaires de nos partenaires et de nos conseillers ;
- Prévenir et éliminer le harcèlement et la discrimination sous toutes leurs formes ;
- Reconnaître les limites de la Revue et travailler avec les gardiens du savoir et les membres de la communauté pour mener à bien les projets liés à l’EDI, et ;
- Défendre la valeur du respect dans toutes les activités de la Revue.
Vers l’avenir : initiatives récentes et en cours
Conformément à nos buts et à nos principes/objectifs, les initiatives de la Revue liées à l’EDI qui sont en cours comprennent, sans s’y limiter :
- La création de notre Comité EDI, qui supervise la grande majorité de notre programmation en lien avec l’EDI ;
- L’introduction de notre projet pluriannuel sur les citations juridiques autochtones. Avec la publication de la 11e édition de notre Manuel canadien de la référence juridique, ce projet vise à établir une approche unique pour travailler avec différentes sources de connaissances autochtones;
- Des consultations régulières avec des conseillers professoraux et professionnels, ainsi qu’avec d’autres organisations dirigées par des étudiants, dans le but de diversifier et d’élargir nos Comités de rédaction et de gestion, en plus d’encourager les soumissions provenant de groupes sous-représentés ;
- L’élaboration d’un guide de rédaction inclusive en français réservé à être utilisé par les auteurs de la Revue, et ;
- Des initiatives visant à accroître l’accessibilité du monde universitaire juridique, telles que notre podcast et l’introduction de résumés de nos principales publications en langage clair et accessible.
La Revue se réjouit à l’idée d’avoir un impact significatif sur la communauté juridique canadienne. Nous invitons également tous les membres de la communauté à nous faire part de leurs commentaires en les adressant à notre Comité exécutif à l’adresse suivante : journal.law@mcgill.ca.