The Republic of Dissent
A Constitutional Theory of Academic Freedom
Résumé
Cet article conceptualise la liberté académique comme une forme de contrat social, fondé sur ce que l’on appelle la république de la dissidence. Ce concept repose sur deux piliers : une tradition républicaine de résistance à l’accumulation et à la centralisation du pouvoir, et une approche libérale classique mettant l'accent sur la protection de la capacité à penser et à diverger librement. Le modèle de la république de la dissidence permet de clarifier la relation entre la liberté d’expression et la liberté académique, qui sont souvent confondues dans l’usage constitutionnel. Bien que les universités contiennent des zones de libre expression, cet article soutient que l’université, en tant qu’établissement, est plus justement comprise comme un système décentralisé conçu pour permettre la rivalité académique tout en préservant la dissidence. De ce point de vue, toutes les versions de la liberté d’expression ne sont pas nécessairement compatibles avec la liberté académique. Les versions libérales classiques, qui considèrent l'expression comme une valeur communautaire primordiale et qui exigent une neutralité institutionnelle en matière de contenu, sont compatibles avec la république de la dissidence. En revanche, les modèles de pondération, qui accordent un poids égal à des valeurs concurrentes et qui confient aux fonctionnaires le soin d’évaluer le contenu pour prévenir d’éventuels préjudices sociaux, semblent difficilement compatibles avec la liberté académique.
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